Le moindre impact environnemental du vrac semble logique: moins d'emballage primaire et de suremballage = moins de plastique = moins d'impact néfaste sur l'environnement. Pour, la cogérante du magasin Biocoop que nous avons interrogé, cela semble évident. Sur son site internet, l'enseigne explique ainsi qu'elle a mis en place des rayons vrac pour réduire les déchets ménagers. Un article de QueChoisir, datant de
novembre 2013, explique en effet que les emballages représentent un tiers de nos
déchets ! De même, en novembre 2012, une étude de l’ADEME
reconnait que « la vente en vrac diminue, dans de nombreux domaines, le
poids des déchets d’emballage primaire par comparaison au préemballé».
Cependant, il est encore difficile de trouver des chiffres claires prouvant l’intérêt environnemental du vrac. Ainsi dans ce même rapport, l’ADEME note que « très peu d’études ont été conduites sur l’impact environnemental global du vrac tout au long du cycle de vie des produits, de sorte que l’on manque encore de données objectives et généralisables capables de soutenir le développement du vrac au-delà des convictions militantes ou de projets-pilotes isolés »[1]. Il est vrai que si le vrac permet de supprimer les emballages primaires, il entraine des pertes importantes de produit en magasin et nécessite parfois aujourd'hui des livraisons dédiées. Ceci réduit surement les bénéfices de ce mode de consommation mais de là à les annuler ?
L'ADEME semble aussi penser que les bénéfices ne seraient pas totalement annulés puisque malgré les conclusions de l'étude citée précédemment,elle conseille d’acheter des produits en vrac sur son site de sensibilisation grand public Réduisons vite nos déchets, ça déborde !
======Info du 24.04.2014, Slate.fr
BERLIN
Imaginez un supermarché où les pots de yaourts n'existeraient pas, où le shampooing s'achèterait au centilitre, où les légumes ne seraient pas vendus sous plastique... Un supermarché dont on sortirait sans devoir ramener chez soi pléthore d'emballages à trier et à jeter à la poubelle.
C'est le rêve de deux jeunes Berlinoises qui ont monté la start-up Original Unverpackt, jeu de mots qu'on pourrait à la fois traduire par«sans emballage d'origine» et «non emballé à l'origine». Elles projettent d'ouvrir prochainement à Berlin le premier supermarché allemand à proposer des produits non emballés, rapporte le quotidien Süddeutsche Zeitung. Dans leur magasin, dont elles cherchent encore les futurs locaux, les produits de consommation courante seront stockés dans de grands récipients et vendus au poids.
Les clients auront le choix entre apporter leurs propres récipients, se procurer sur place des récipients réutilisables ou bien utiliser des sacs en papier recyclé. Les fondatrices du futur magasin expliquent sur leur site préférer faire du «precycling» que du «recycling», en renonçant tout bonnement à gaspiller les ressources. Comme l'explique l'une d'elles, Milena Glimbovski, en montrant un concombre sur l'étalage d'un supermarché lambda:
«La nature a déjà emballé ce concombre. A quoi sert cet emballage supplémentaire dans du plastique? C'est complètement idiot.»
En permettant aux clients d'acheter non seulement les produits sans emballages inutiles mais aussi la quantité qu'ils souhaitent, la start-up entend aussi lutter contre le gaspillage alimentaire. Comme l'écrit le Süddeutsche Zeitung:
«L'attrait de cette idée s'explique à l'aide de deux chiffres, qui explicitent le concept de société de gaspillage. Chiffre un: chaque jour, huit millions de déchets – bidons, bouteilles en plastique, brosses à dents – atterrissent dans les mers de la planète, estime l'organisation de protection de l'environnement WWF. Chiffe deux: 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires se perdent chaque année— ce qui correspondant à un tiers de la production mondiale.»
Si ce concept d'épicerie comme l'on en trouvait autrefois partout en Europe occidentale est aujourd'hui «nouveau» en Allemagne, quelques expériences de boutiques zéro emballages ont déjà été lancées ailleurs ces dernières années. Pionnier en Europe, le magasin Unpackaged a ouvert ses portes à Londres en 2007, comme le rapportait The Independant, mais a tiré le rideau en 2013, faute d'être rentable.
A Vienne, une autre épicerie à l'ancienne, Luzners, a ouvert au début de l'année. Elle attire à la fois une clientèle écolo et économe, comme le note l'hebdomadaire Die Zeit dans un reportage consacré à la boutique:
« La clientèle […] se compose d'après Luzners de jeunes gens et de familles qui ont une conscience écologique tout comme de « vieilles dames qui sont heureuses de pouvoir à nouveau acheter un unique morceau d'ail»».
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The Independient UK, 30.04.2014:

Oliver Smith
